Réagissant à la problématique des Idées directrices pour une autre politique en Afrique. Essai de prospective politico-africain, Monsieur André Mouélé nous formulait l’objection suivante :
« Il y a beaucoup de vérités qui y sont dites ; par exemple, lorsqu’il parle de l’institutionnalisation de
l’infra-droit. Ça, nous le vivons. Pourquoi cela ? Pourquoi en Afrique le gouvernement n’arrive pas à appliquer la loi qu’il a fait adopter ? Et moi qui vous parle, je suis magistrat. C’est vrai que dans la pratique, on est heurté à ce phénomène. Je prends par exemple le Code de la famille congolais. On a fait un bon code, qui s’est inspiré des codes occidentaux, mais dans notre pratique quotidienne, on a des difficultés pour l’appliquer, parce qu’il y a comme une contradiction entre la loi, qui est
l’expression de la volonté générale, et nos coutumes… Il y a un véritable conflit entre la loi et la coutume, parce que les Congolais en majorité sont régis par leurs coutumes ; ils préfèrent respecter la coutume ; la loi leur semble quelque chose d’étranger »