L’homocentrisme par-delà l’eurocentrisme et l’afrocentrisme. Débat sur l’origine de la philosophie
L’ouvrage du Professeur Louis Mpala Mbabula relance
à nouveaux frais la question de l’origine de la philosophie
dans l’existence humaine en éliminant deux positions
extrémistes et en adoptant une position médiane et plus
juste. En ce sens, l’auteur se situe dans la perspective
aristotélicienne qui définit la vertu dans une zone médiane
entre deux positions unilatérales et exclusivistes. Je suis
d’accord avec l’auteur quand il comprend la question
germinale de l’origine de la philosophie au cœur même de
l’humanité de l’homme, de tout homme. C’est ce qu’il
nomme par le concept paradigmatique de
« l’Homocentrisme » qu’il convient de définir comme la
capacité intrinsèque à tout être humain de se poser des
questions décisives sur l’énigme de sa facticité dans les
intrigues du monde en instaurant une distance entre son
« Ipséité » et les choses qui constituent son être-au-monde.
L’auteur affirme avec force que tout être humain
s’interroge sur le sens de sa vie et de sa mort à travers ces
questions : Qui suis-je ? D’où viens-je ? Pourquoi la présence
du mal ? Qu’y aura-t-il après cette vie ? Comment
concevoir le Principe transcendant qui est à l’origine de
l’Univers tout en se différenciant radicalement de sa
création ? Comment articuler la mortalité de l’être humain
et l’Éternité de Dieu ? Comment articuler la temporalité de
l’être-pour-la mort et celle des astres qui miment
l’immortalité des êtres divins ?